J’ai fait la guerre, j’ai dû tirer, mais je n’ai jamais visé un homme…

Dans sa compagnie, on l’appelait « le vieux Pierre ».

Pierre Duvernoy a fait sept ans et quarante cinq jours de guerre et de service militaire, il fut soldat, brancardier, tambour…

Il parlait du chemin des Dames, de Verdun, de Douaumont et des tranchées… dix huit mois sans coucher dans un lit…

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Il disait : « J’ai fait la guerre, j’ai dû tirer, mais je n’ai jamais visé un homme… ».
Il n’a jamais voulu de grades, il fut blessé…

Aimé et respecté de tous, il détesta la guerre toute sa vie.

 

00677 – Fontaine du “crapaud” au château des moines à Villarpourçon – 1919

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Au château des moines (baronne Cottu)

La fontaine s’appelait le crapaud, la mare est derrière les personnages.

Henriette Bondoux revenait du lavoir. Il y avait une ferme à côté du château.

On voit bien que les manches sont retroussées. Les tabliers de Joséphine et d’Henriette (à droite) sont mouillés.

On aperçoit aussi un seau en bois. C’était sûrement l’époque où on faisait la lessive avec un cuvier (on faisait bouillir des cendres, le jus, on le passait sur le linge).

On installait une toile très serrée (un sarré) sur une cuve (le cuvier), on mettait le linge dessus, et on passait plusieurs fois le jus des cendres (on le chauffait à chaque fois) ; on emmenait ensuite le linge au lavoir pour le rincer. Cela concernait surtout les draps, les torchons.

Il y en a qui se lavaient la tête avec ce jus de cendre, mais cela brûlait.

Personnes identifiées sur la photo (de gauche à droite) :

1 Joséphine Bondoux
2 Henriette Bondoux
3 André Amestone
(Enfant de l’assistance élevé par Henriette Bondoux. Il a été élevé par les grands parents de Germaine Boulanger épouse Bernard, comme commis de ferme et il a été cantonnier à Villarpourçon).

4
5
6
7 ? Graveau
(Fille du jardinier).
8 Henriette Bondoux
(Soeur d’Henriette Bondoux qu’on appelait Berthe (parce que son parain s’appelait Bert), elle, on l’appelait “iette”, diminutif).

Commentaires de Germaine Boulanger – août 2000

01497 – Citation à l’ordre de la brigade de Pierre Duvernoy – 1er avril 1919

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Pierre Duvernoy, « Excellent soldat, courageux et dévoué entre tous ; a donné dans les opérations du mois d’août 1918 de beaux exemples de sang froid et d’énergie.

A été blessé le 23 avril 1915 au Bois d’Ailly, le 17 avril 1918 à Domfront et le 13 août 1918 à Bus. »

00054 – Carte de Pierre Doreau à son fils Étienne, âgé de 3 ans durant la guerre – 1914

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Mon cher petit Etienne

Je t’envoie cette carte en t’embrassant de tout mon coeur

Ton papa qui t’aime pour la vie

Il ne faut pas faire de sottise à ta maman, il faut être toujours bien gentil ainsi qu’avec ta marraine (?) et ton vieux pa.

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Lettre de Pierre Doreau à la guerre, à son fils Étienne âgé de 3 ans.

C’est probablement le seul courrier qu’il aura envoyé à son fils, puisqu’il a été tué très vite.

Le recto est une carte postale de la Marne (destructions dans Suippes).

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00010 – Lettre de licenciement de Lazarette Dufraigne, nourrice – 1912

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Dôle, le 29 mars 1912.

Monsieur Pierre,

Je tiens à venir vous dire que j’étais absolument satisfaite d’Annette sous le rapport du caractère et de son service. Elle a constamment fait tout ce qu’elle pouvait pour m’être agréable, et ce n’est que la question de son lait qui m’a obligée à la remplacer.

Mais depuis ses règles, son lait était devenu si irrégulier et insuffisant que mon enfant au lieu de profiter diminuait de poids, ce qui nous a forcés au changement de nourrice.

Je l’ai vivement regretté.

Je vous adresse, Monsieur, mes sincères salutations.

 

Cette lettre est adressée à Pierre Doreau, père d’Étienne, suite au “licenciement” de Lazarette, dite « Annette », sa mère qui était nourrice sur lieu.

Étienne a été élevé au lait de chèvre, puisque sa mère était partie donner son lait à un autre enfant.

Pierre, à qui est adressée cette lettre, mourra durant la guerre de 14, laissant sa femme et son fils seuls.

Commentaires rédigés d’après plusieurs entretiens avec Lucienne Duvernoy épouse Doreau.