J’ai fait la guerre, j’ai dû tirer, mais je n’ai jamais visé un homme…

Dans sa compagnie, on l’appelait « le vieux Pierre ».

Pierre Duvernoy a fait sept ans et quarante cinq jours de guerre et de service militaire, il fut soldat, brancardier, tambour…

Il parlait du chemin des Dames, de Verdun, de Douaumont et des tranchées… dix huit mois sans coucher dans un lit…

01496-104-001.jpg

Il disait : « J’ai fait la guerre, j’ai dû tirer, mais je n’ai jamais visé un homme… ».
Il n’a jamais voulu de grades, il fut blessé…

Aimé et respecté de tous, il détesta la guerre toute sa vie.

 

La “Couine ”, sans doute le dernier des “galvachers”

Les agriculteurs, charretiers et éleveurs , principalement morvandiaux et en grande majorité de Nièvre et de Saône-et-Loire dès la fin des années 1880 partaient environ 6 mois à pieds au printemps et revenaient traditionnellement en automne à la « Saint Martin » avec leur paire de boeufs (parfois 2 paires).

Des boeufs « rouges » de la race « barrée » dont il ne doit plus guère exister de spécimen à l’heure actuelle – les derniers boeufs des « galvachers » étaient des Salers.

Les « galvachers » : pas trace du nom semble-t-il dans les dictionnaires récents sans doute « gardien de vaches » – à vérifier – se louaient avec leurs boeufs pour des travaux de force, essentiellement le débardage du bois dans des forêts à forte déclivité à l’aide de « siars » (chars longs).

Les derniers représentants de la galvache furent surtout actifs jusque dans les années 1950 en particulier dans le « Haut Folin ».
Victime des tracteurs et des nouvelles sources d’énergie, la profession a disparu.

Lorsqu’ils travaillaient en groupe, les galvachers encourageaient leurs boeufs avec un chant patoisant appelé « le tiaulage ».

Note : certains vieux joueurs de vielle interprétaient encore “la bourrée des galvachers », la musique n’en a sûrement jamais été écrite (tradition orale).

Chaque galvacher avait dans sa poche un couteau typique « le galvacher » qui, outre une lame principale large et légèrement recourbée, possédait un tire-bouchon et une alène – poinçon qui servait beaucoup à percer les harnais.

Ce fameux couteau est toujours commercialisé dans l’autunois.

« La couine”, devenu d’ailleurs sédentaire, fut probablement l’un des derniers galvachers.

Article de Jean-René Suzeau – septembre 2007

Le « Vieux Pa »

Pierre Pauchard était né en 1852, il est décédé en 1931.

Cet homme vivait à Villechaise, dans l’actuelle maison d’Elisabeth Duvernoy (la grand-mère d’Elisabeth, prénommée Marie elle-aussi, était une des soeurs de Pierre Pauchard).

Pierre est resté veuf assez tôt – en 1891, à 39 ans.

Il était surnommé le “Vieux Pa”.

Si l’on suit les données généalogiques en lien sur le blog (merci Annie), ce « Vieux Pa » avait un lien de filiation avec Etienne Doreau, petit garçon auquel son père – Pierre Doreau – s’adresse en 1914

Lorsque Pierre Doreau évoque un “Vieux Pa”, il peut évoquer cet ancêtre commun – Pierre Pauchard, alors âgé de plus de 60 ans et grand oncle d’Etienne…

En effet, la mère d’Etienne – Lazarette, était sa nièce ; elle n’avait pas 30 ans en 1914 (Lazarette, fille de Jeanne Pauchard, née en 1849, et soeur de Pierre Pauchard).

Article de Ghislaine Marceau – août 2007

00694 – Battage à la Planche en 1974

00697_033_004.jpg

loupe.png

Battage à “la Planche”, le 30 août 1974

“La Planche” est le nom d’un groupe de maison qui se trouve entre Saint Prix et Villechaise.

Un moulin se trouve sur le cours d’eau qui y passe : autrefois, on y apportait du grain pour faire de la farine pour les animaux.

00009 – Charette de foin aux “champs bons” à Villechaise – fin des années 1960

00009-044-009.jpg

loupe.png

Il s’agit des deux dernières vaches des Doreau – La vache 1 : “Charmante”, la vache 2 “ Chépée”.

Personnes identifiées sur la photo (de gauche à droite) :

1 Maria Bouderlique
2 Lucienne Duvernois
3 Brigitte Jarrin
4 Étienne Doreau
5 Alain Doreau

01469 – Joséphine Dufraigne et Lazare Suzeau – 1952

01469-099-001.jpg

loupe.png

Joséphine Dufraigne et Lazare Suzeau à Villechaise.

La photo date de 1952.

Les vaches “travaillaient”, seuls les forestiers avaient des boeufs.

Elles fournissaient aussi les veaux et bien entendu un peu de lait.

À l’époque du battage, il fallait parfois 6 vaches dans les montées pour tirer les “battoirs”, alors que les 2 fameux boeufs de “la Couine” y arrivaient à deux.

Commentaires de Jean-René Suzeau – août 2007

00210 – Jeu de quilles à Villechaise – milieu années 1930

00210_000.jpg

loupe.png

1- Marcel Duvernoy
2 – Étienne Doreau
3 – Louis Duvernoy (le « Ptit Louis »
4- Raymond Dupard, père de Gérard (né en 1920)
5 – Lazare Suzeau dit “Ménager”
Probablement dans les années 30

01006 – Enfants Duvernois à Villechaise – début années 1930

01006_018_006.jpg

Lucienne Duvernois épouse Doreau :

« Ma soeur et mes deux frères » (Pierre et Marcel ?)

À l’arrière plan,on distingue deux personnes qui travaillent à un établi (peinture, menuiserie ?).
Ce document montre beaucoup de détails (objets, chemin, plantations, etc.).

00571 – Jeanne Carné et Claude Duvernoy à Villechaise – années 1920 ou 30

00571_600_m.jpg

Grands-parents de Lucienne Duvernoy épouse Doreau.

Jeanne Carné, mariée avec Claude Duvernoy, a eu 8 enfants dont 5 sont décédés en bas âge :

* Joseph Duvernoy 1881-1881
* Pierre Duvernoy 1882-1882
* Jean Duvernoy 1883-1883
* Jean Duvernoy 1885-1885
* Lazarette Duvernoy 1892
* Jeanne Duvernoy 1894-1984
* Jean-Marie Duvernoy 1897-1968
* Félicie Jeanne Duvernoy 1900-1989

Informations fournies par Annie Blanchot – août 2007

00054 – Carte de Pierre Doreau à son fils Étienne, âgé de 3 ans durant la guerre – 1914

00054-048-007-v.jpg

loupe.png

Mon cher petit Etienne

Je t’envoie cette carte en t’embrassant de tout mon coeur

Ton papa qui t’aime pour la vie

Il ne faut pas faire de sottise à ta maman, il faut être toujours bien gentil ainsi qu’avec ta marraine (?) et ton vieux pa.

— — —

Lettre de Pierre Doreau à la guerre, à son fils Étienne âgé de 3 ans.

C’est probablement le seul courrier qu’il aura envoyé à son fils, puisqu’il a été tué très vite.

Le recto est une carte postale de la Marne (destructions dans Suippes).

— — —

00054-048-007-r.jpg

00010 – Lettre de licenciement de Lazarette Dufraigne, nourrice – 1912

00010-044-010-r.jpg

 

00010-044-010-v.jpg

 

Dôle, le 29 mars 1912.

Monsieur Pierre,

Je tiens à venir vous dire que j’étais absolument satisfaite d’Annette sous le rapport du caractère et de son service. Elle a constamment fait tout ce qu’elle pouvait pour m’être agréable, et ce n’est que la question de son lait qui m’a obligée à la remplacer.

Mais depuis ses règles, son lait était devenu si irrégulier et insuffisant que mon enfant au lieu de profiter diminuait de poids, ce qui nous a forcés au changement de nourrice.

Je l’ai vivement regretté.

Je vous adresse, Monsieur, mes sincères salutations.

 

Cette lettre est adressée à Pierre Doreau, père d’Étienne, suite au “licenciement” de Lazarette, dite « Annette », sa mère qui était nourrice sur lieu.

Étienne a été élevé au lait de chèvre, puisque sa mère était partie donner son lait à un autre enfant.

Pierre, à qui est adressée cette lettre, mourra durant la guerre de 14, laissant sa femme et son fils seuls.

Commentaires rédigés d’après plusieurs entretiens avec Lucienne Duvernoy épouse Doreau.